samedi 23 mai 2009

Quelle réaction en chaîne provoque une augmentation soudaine de la demande ?


A offre stable, une augmentation de la demande provoque une hausse des prix. Les entreprises sont alors dans la possibilité de rentabiliser des unités produites supplémentaires. L’offre augmente. Parallèlement, les perspectives de profit sur ce marché attirent de nouveaux concurrents qui, à leur tour, augmentent les quantités offertes sur le marché. Les prix baissent alors et devraient se stabiliser à un niveau plus faible qu’à l’origine.




L’autorégulation n’est pas instantanée et les marchés ne sont pas des banques de données figées. De fait, l’équilibrage des marchés est progressif et en mouvements réguliers. Lorsque le marché est concurrentiel, les offreurs peuvent se déclarer une « guerre des prix » et vont tenter de gagner des parts de marché supplémentaire en proposant un produit meilleur marché. Lorsqu’un marché offre des perspectives de profits, la demande presse l’offre. La forte demande provoque dans un premier temps la hausse du prix du bien. Les quantités offertes augmentent alors pour deux raisons essentielles :
• la hausse du prix de vente rentabilise la production supplémentaire d’entrepreneurs déjà présents sur le marché ;
• les perspectives de profits motivent l’arrivée de nouveaux entrants

La concurrence favorise l'efficacité économique




La main invisible.

Chaque individu s’efforce continuellement de trouver l’emploi le plus avantageux pour tout capital dont il peut disposer. C’est son propre avantage, en vérité, et non celui de la société, qu’il a en vue. Mais l’étude de son propre avantage l’amène naturellement, ou plutôt nécessairement à préférer l’emploi qui est le plus avantageux pour la société … Il recherche seulement son intérêt personnel, et il est en cela, comme dans bien d’autres cas, amené par une main invisible à atteindre une fin qui n’entrait nullement dans ses intentions. Et ce n’est pas toujours ce qui a de plus mal pour la société, que cette fin ne fasse pas partie de ses intentions. En poursuivant son propre intérêt il agit souvent plus efficacement pour l’intérêt de la société que lorsqu’il cherche réellement à agir en faveur de ce dernier.
A. SMITH (1723-1790), Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations (1776)

De l'intérêt individuel égoïste à l'intérêt général


Ajustement des activités économiques par les prix




Spécialisation

Passez mentalement en revue une journée type de votre existence et réfléchissez aux biens et services que vous avez utilisés. Des céréales du petit déjeuner au dessert du soir, de la chaise de cuisine au poste de radio, de la maison au pull-over, du trajet en [bus] à la séance de cinéma... La liste est interminable. À présent, imaginez que vous ayez dû produire vous-même tous ces biens et services. Vous n'y seriez pas parvenu, et vous ne seriez pas le [ou la] seul[e].
Si nous devions tout faire nous-mêmes, notre prospérité ne serait pas ce qu'elle est. Depuis la nuit des temps, les hommes pratiquent [l'échange] car il est utile [...]. La division du travail et [l'échange] sont utiles [...]. Personne n'étant « doué en tout », il est logique que chacun exploite ses atouts personnels : Untel produit des céréales, un autre assemble des postes de radio, tandis qu'un troisième conduit des [bus]. [...] La spécialisation facilite la production à grande échelle, qui rend de nombreux biens accessibles : si ce n'est pas à chaque ménage de construire son propre véhicule, mais que des usines gigantesques se chargent de fabriquer des voitures à la chaîne, les coûts de production sont considérablement réduits. [...] Grâce à la spécialisation, les individus améliorent constamment leurs connaissances et sont plus productifs, ce qui a pour effet d'augmenter la quantité de biens produits, d'améliorer leur qualité ou de faire baisser les prix.

http://www.iconomix.ch, Banque nationale suisse, mars 2008


Un rôle de signal

Les producteurs sont incités à affecter plus de facteurs [de production] aux produits dont les prix montent et moins de facteurs aux produits dont les prix baissent. Ainsi, quoique motivés par leur seul intérêt (la recherche du profit maximal), ils répondent aussi à l'attente de la collectivité en adaptant continuellement la structure de la production à celle de la demande. Cette observation a inspiré à Adam Smith (en 1776) une image célèbre : tout se passe comme si une main invisible conduisait des actions individuelles parfaitement égoïstes vers la réalisation du bien commun.
J. Généreux, Introduction à l'économie, « Points » , Éditions du Seuil, 2001.


Un rôle d’allocation des ressources

Le prix a d'abord un rôle allocatif, en ce sens qu'il est un élément essentiel dans le processus de répartition des biens et services. En établissant un prix d'équilibre, le marché alloue les biens aux acheteurs solvables désireux d'en faire l'acquisition; simultanément, il permet à certains vendeurs de participer à la production. Sont exclus de l'échange les acheteurs qui ne disposent pas de ressources suffisantes et les vendeurs incapables d'opérer à certains prix. Telle est d'ailleurs la raison pour laquelle Joan Robinson précisait que la main invisible pouvait aussi « opérer par strangulation » .
C. Descamps, L'Analyse économique en questions, Vuibert.